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Traffic

Ungénieprécoce de la musique qui n’a que 14 ans quand il intègre son tout premier groupe, le Spencer Davis Group.
Il chante d’une voix soul et fluide, joue de l’orgue admirablement (comme son modèle Ray Charles) et se débrouille très bien à la guitare.
Le Spencer Davis Group joue une musique très astucieuse qui mélange des rythmes rock avec de fortes influences rythm’blues.
Steve Winwood composera pour eux deux hits planétaires: « Gimme some lovin» et « I'm a man».
Se trouvant à l’étroit dans cette formule rock soul bien rodée, il décide à 18 ans de quitter le groupe et réfléchit à une autre formation où le projet musical serait de mixer soul façon « Stax»,folk , jazz et acid rock de San Francisco .Depuis quelques mois, Steve Winwood répète jusqu’au petit matin des « jams» avec quatre jeunes musiciens venant eux aussi de la scène rock de Birmingham.
On y trouve le batteur et parolier Jim Capaldi, le compositeur et guitariste Dave Mason (par ailleurs ex-roadie de Spencer Davis Group) et un brillant saxophoniste de jazz, Chris Wood.
La rumeur se répand qu’ils auraient participé au dernier hit de Spencer Davis Group « I’m a man».
Steve Winwood tanne alors son manager, Chris Blackwell, de sortir les enregistrements de son nouveau groupe sur sa compagnie Island pour l’instant consacrée au 45 tours de ska et de rocksteady jamaïcain.
Chris Blackwell accepte la proposition et lui donne carte blanche quant au style musical: c’est ainsi que s’incarne pour le première fois le groupe Traffic.Le premier simple « Paper Sun» exhale un parfum de pop psychédélique envoûtant où s’interpénètrent sitar, tablas sur une mélodie simple et accrocheuse ce qui en fait un morceau emblématique du « flower power» naissant en Angleterre.
C’est un hit national et rapidement un morceau de Dave Mason « Hole in my shoe» sort en deuxième single.
L’influence psychédélique est encore plus présente donnant au morceau la même saveur que les premiers simples de Pink Floyd qui mélangent « nursery rythmes» et images délirantes.1967 - 1968 : la construction du mythe Traffic.Le groupe fraîchement baptisé part s’installer à la campagne, six mois dans un cottage du Berkshire pour y parfaire son style et pratiquer de longs bœufs nocturnes en toute liberté.
Le producteur Jimmy Miller, collaborateur des Rolling Stones, s’assurera de la mise en son du premier album intitulé Mr Fantasy qui paraît en fin 1967.Le disque est une franche réussite à la fois par l’éclectisme de ses compositions et par la justesse des arrangements.
Les hymnes « Dear Mr Fantasy» et « Heaven is in your mind» lorgnent vers une soul habitée tandis que la ballade « No face, no name, no number» et son puissant mellotron se teinte de gospel.
« Berkshire poppies» swingue comme un music-hall à la Kinks : on y note d’ailleurs l’appui de quelques membres des Small Faces.
Les plus beaux morceaux néanmoins sont le très jazzy : « Coloured rain» et l’hispanisant « Dealer» que reprendra Santana.
Dave Mason montre sur l’album de grandes qualités de compositeur pop avec un sens certain de l’accroche qui fait mouche.
Steve Winwood, Jim Capaldi et Chris Wood préfèrent les ambiances plus jazz provoquant ainsi le départ de Dave Mason en Janvier 1968 frustré de n’avoir pu placer que trois morceaux.Le trio restant part en tournée et provoque l’enthousiasme par sa mixture musicale habilement maîtrisée et les grandes qualités instrumentales qu’il dévoile.
Néanmoins, ils ont peine en studio à réunir le matériel suffisant pour un nouveau disque.
Les talents d’écriture de David Mason (qui revient en juin 1968) vont permettre à Traffic d’enregistrer un disque éponyme Traffic encore plus brillant que son prédécesseur.
David Mason y compose la moitié de l’album et signe de grands classiques comme « Feelin’ alright» (plus tard repris avec succès par Joe Cocker) au swing imparable, l’entraînant et positif « You can all join in» et les ballades intenses que sont « Cryin’ to be heard» et « Don’t be sad».La tournée américaine promotionnelle est un triomphe mais l’entente entre Dave Mason et les autres membres se détériore à cause de différents musicaux.
Dave Mason est mis dehors en octobre 1968 et Traffic se retrouve réduit de nouveau à un trio.
Après une autre tournée aux USA, Steve Winwood informe son manager Chris Blackwell qu’il quitte le groupe.
Un albumLast Exit composé d’une face studio et d’une face en concert (comme Goodbye le dernier Cream) vient sceller la fin du groupe Traffic.1969.
Incursions hors de Traffic.Les membres de Traffic ne se sont jamais limités à leur seul groupe et ce dès 1968.
Steve Winwood et Chris Wood ont l’honneur infini avec d’autres fines gâchettes comme Jack Cassidy (Jefferson Airplane) de participer au double album studio de Jimi Hendrix le très ambitieux Electric Ladyland.
L’orgue furibard de Steve Winwood transcende la confession bouleversante « Voodoo chile» tandis que la flûte de Chris Wood se coule parfaitement dans le très évanescent « 1983.( A merman should turn to be)».
Steve Winwood participera par la suite à de nombreuses sessions studio d’autres grands musiciens comme John Martyn, Marianne Faithfull et même Jimmy Cliff.D’ailleurs en ce début d’année 1969, Steve Winwood accepte la proposition d’Eric Clapton (lui aussi libéré de son groupe Cream) de rejoindre le projet de Blind Faith en tant que chanteur et claviériste.
Ginger Baker, ex-batteur de Cream et Rick Gresh, bassiste et violoniste du groupe Family, ne tardent pas à renforcer le collectif qui de fait devient le premier super groupe de l’histoire du rock.
Les propositions de tournées pleuvent alors qu’aucun matériel studio n’a été constitué.
Sous la pression, un disque est enregistré rapidement d’où se détachent deux classiques : la ballade « Can’t find my way home» de Steve Winwood et le magnifique « Presence of the Lord».Une tournée suit l’enregistrement mais les prestations sont inégales : le public et le milieu musical attendent trop de ce groupe de super musiciens.
En septembre 1969, le groupe n’existe plus alors que l’album éponyme Blind Faith vient juste de paraître.
Steve Winwood et Chris Wood se joignent épisodiquement à Airforce ,une grande formation initiée par Ginger Baker où fusionnent jazz, folk, et musiques africaines.
Pour de sombres histoires juridiques, Steve Winwood ne peut demeurer dans Airforce.
Il part dans sa maison de Berkshire travailler à son premier album solo dont le titre provisoire est Mad Shadows.1970 – 1974.
La renaissance de Traffic.Ayant finalisé tout seul les titres « Stranger to himself» et « Every mother’s son», Steve Winwood n’arrive pas en composer les textes et rappelle son ancien acolyte de Traffic, Jim Capaldi afin qu’il s’en charge.
Chris Wood se greffe au projet, des morceaux supplémentaires sont enregistrés : Traffic est réactivé.
L’album John Barleycorn must die sort en 1970 et il est salué par la presse et le public comme un chef d’œuvre.
Le folk anglais, à travers ce morceau traditionnel est revitalisé tandis que l’instrumental « Glad» et le percutant « Freedom rider» sont des fusions réussies de soul endiablée et de rock.
Les arrangements de flûte et de saxophone de Chris Wood illuminent l’album d’un souffle aérien.Une tournée est envisagée et le trio décide de recruter à cette occasion le bassiste Rick Gresh ancien de Blind Faith, le batteur Jim Gordon, comparse d’Eric Clapton au sein de Derek and the Dominoes et le percussionniste ghanéen qui a joué avec Dizzy Gillepsie Reebop Kwaku Baah .
Comble de surprise, Dave Mason décide de rejoindre la nouvelle mouture de Traffic alors que son premier album Alone Together (où figure Jim Capaldi d’ailleurs) est une réussite artistique et commerciale. L’album live Welcome To the canteen immortalisera cette formation.
Deux morceaux solo de Dave Mason se détachent: la ballade folk « Sad and deep as you » et « Shouldn’t have took more than you give ».
Le reste du répertoire se partage entre vieux morceaux du groupe et clins d’œil au passé (« Gimme some lovin» standard de Spencer Davis Group).
Dave Mason retourne à sa carrière solo tandis que les autres membres de Traffic se réunissent en studio pour livrer un autre sommet discographique The low Spark of the high heeled boys.
Les références à la soul des années 60 ont disparu pour laisser la place au jazz et à une dynamique rythmique proche du funk.
Le morceau qui donne son titre est une charge violente contre le milieu musical et en particulier ceux qui le financent et l’exploitent.Une tournée américaine en début 1972 suit mais Steve Winwood tombe sérieusement malade: il est atteint d’une péritonite.
C’est une affection grave potentiellement mortelle.
Le temps de sa guérison, le groupe cesse toute activité pendant un an.Jim Capaldi travaille à son premier album solo avec la rythmique des Muscle Shoals musiciens rompus au rythm’n’blues qui ont enregistré entre autres avec Wilson Pickett et Aretha Franklin.
Steve Winwood décide immédiatement de les engager pour le prochain album Shoot at the fantasy factory qui sort en 1973.L’album est un prolongement du précédent avec cependant une accentuation des éléments funk et le rôle accru du percussionniste Ree Bop Kwaku Baah qui brille par sa ferveur.
Steve Winwood assure toutes les parties de guitare avec aisance en particulier sur le morceau titre.
La tournée mondiale qui suit est un triomphe et les concerts donnés sont d’une grande qualité.
Les morceaux sont présentés dans des versions plus longues sans que cela tourne à la démonstration virtuose : c’est sûrement sur scène que Traffic se rapproche le plus du jazz dont les membres comme Jim Capaldi et Chris Wood sont de fervents amateurs.
Le live On the road enregistré en Allemagne est un témoignage probant de cette période magique. En 1974, sort le dernier album du groupe When the eagle flies.
C’est un retour aux sources avec une simplification du son et le retour de Jim Capaldi à la batterie.
On y note une plus grande utilisation des claviers avec superpositions fréquentes de piano et de synthétiseurs: Steve Winwood poursuivra plus avant cette démarche sur ses albums solo et spécialement Arc of a diver.L’album est la meilleure vente en Angleterre de toute leur carrière et devient disque d’or aux États-Unis.
Une tournée mondiale suit la sortie du disque mais le collectif Traffic commence à se fissurer.
Lors d’un concert à l’Olympia, Steve Winwood quitte la scène en larmes au milieu du set.
De plus, Chris Wood souffre d’addictions diverses dont l’alcool et l’héroïne.En 1975, le groupe cesse toute activité et chacun se consacre à sa carrière solo.
Jim Capaldi continuera à fournir de temps à autre des paroles à Steve Winwood.
Celui-ci mènera une carrière solo très inégale avec une période Rock soul FM très lucrative mais indigne de son niveau à partir de 1987.
Chris Wood décède d’un arrêt cardiaque en 1983 compromettant tout espoir de reformation du groupe. Pourtant en 1993, Steve Winwood et Jim Capaldi décident de réutiliser le nom Traffic en sortant l’album Far from home .
Le disque sonne plus comme un album solo de Stevie Winwood auquel Jim Capaldi aurait collaboré.
Les arrangements sont assez cliniques surtout les claviers, ce qui contribue fortement à la froideur d'un disque qui au final est assez décevant .
Une tournée au succès mitigé suivra et chacun retournera à sa carrière solo.En Novembre 2005, un live inédit de 1994 de très bonne tenue Last Traffic Jam sort en édition CD -DVD afin de rendre hommage à Jim Capaldi mort le 28 janvier 2005 à l’age de 61 ans.L’influence de TrafficDurant les années 60, le seul groupe qui s’est rapproché de Traffic fut Spooky Tooth qui élaborera sur son premier album It’s all about un mélange de psychédélisme, de pop anglaise et de soul.
Spooky Tooth s’orientera par la suite vers un style plus rock tout aussi convaincant.
Les années 70 ne verront pas d’artistes se tourner vers le style de Traffic: il faut dire qu’une musique aussi équilibrée et subtile est déjà très dure à reproduire.
Les années 80 et le son clinquant et arrogant de la plupart des disques de cette époque n’aideront pas à faire circuler la musique de Traffic si ce n’est auprès des nostalgiques. Il fallut attendre la sortie en 1992 du premier album solo éponyme de l’ex-chanteur des Jam et Style Council Paul Weller pour voir la musique de Traffic revendiquée comme influence majeure.
Paul Weller, après avoir abordé une veine jazz « light» avec le Style Council s’est orienté vers un son très sixties avec des influences soul très fortes.
Le parallèle avec Traffic est flagrant dans la manière dont il fait sonner sa voix : à certains moments, on croirait presque entendre Steve Winwood.D’autres groupes plus jeunes comme Kula Shaker et Ocean Colour Scene déclarent avoir été très marqués par le psychédélisme anglais : ils citent eux aussi le nom de Traffic comme un repère important dans leur style musical.
Dernièrement, le trio anglais Little Barrie a sorti en 2005 un premier album très influencé par Traffic notamment dans le jeu à l’orgue et le chant du leader.Le son de Traffic continue à créer des émules et même son leader Steve Winwood sur son dernier album solo About time sorti en 2003 semble vouloir y revenir.
Cela lui réussit parfaitement car About time est son album le plus satisfaisant depuis Arc of a diver en 1980.
C'est la preuve évidente que Traffic demeure pour Steve Winwood ce qu'il a fait de plus accompli dans sa carrière et que les albums du groupe ont parfaitement passé le teste du temps.

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