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Blue Öyster Cult

Car on ne verra pratiquement plus jamais le heavy-metal atteindre ce niveau de froide mais parfois extatique intelligence musicale qu’avec ce groupe, né en 1967 sur le campus d’une université new-yorkaise (on en est pas vraiment étonné) et nourri des préoccupations politico-intellectualisantes ou ésotériques de leurs mentors (écrivains et critiques musicaux) Sandy Pearlman et Richard Meltzer et des autres plumes acérées (comme celles de Patti Smith ou de l’écrivain Michael Moorcock) qui cosigneront longtemps une grande partie de leurs titres.
Et lorsque fin 1971, après quelques changements de personnel devant amener à la formation définitive (avec l’arrivée de leur chanteur et, dit-on, ex-pourvoyeur de drogue Eric Bloom, et du bassiste Joe Bouchard venant épauler son frère batteur Albert pour former une des plus imposantes sections rythmiques du moment autour des deux autres membres fondateurs ou presque : le guitariste Donald Roeser alias Buck Dharma et le claviériste Allen Lanier) ainsi qu’au choix de son définitif et crypto-mystique patronyme (inspiré pour certains d’une variétés d’huîtres, pour d’autres d’un vers de Pearlman proposé par Patti Smith) se clôt alors la première période du groupe (période que l’on peut qualifier d’Elektra - le premier label à leur avoir accorder une confiance… de très courte durée car sûrement bâtie sur un malentendu et sur l’attirance désormais sans objet de leur président pour le premier chanteur Les Bronstein rapidement remercié - mais aussi, de sources autorisées, de tâtonnements psychédéliques) et que, finalement, sur une envie insistante de ses membres, leur manager et gourou les autorise à virer « pseudo-metal », les choses sérieuses peuvent enfin commencer.Pour cette sublime et percutante trilogie, des totalement imparables premiers albums officiels (de l’initiale déflagration Blue Öyster Cult à la définitive implosion Secret Treaties) qui, d’hymnes insurrectionnels en ballades sanglantes et éthérées, de boogies maléfiques et hallucinés en dérapages intersidéraux, propose sur fond de synthétiseurs cosmiques, à travers un rock puissant, lourd, terriblement oppressant et toujours plus maîtrisé de guitares surmultipliées, au son d’une énorme et subjuguante intensité (particulièrement dans le sommet que constitue le deuxième album Tyranny And Mutation) le glacial inventaire de nos civilisations péri-urbaines, irrémédiablement déshumanisées.
Car, quand elle ne tutoie pas un incontestable et sombre élan poétique, la sourde violence de cette musique et des textes qui l’illustrent est implacable, d’une radicalité sans émois, vision cynique et technocratique des insondables profondeurs de l’homme damné des hyper-mégalopoles (une réaction revendiquée à l’optimisme béat où la scène rock de l’Amérique baignait encore un peu en cette ère hippie agonisante).Malheureusement cette période sera sans lendemains ou presque en comparaison des sommets atteints dans ce heavy-métal novateur qui ne sera malheureusement plus jamais celui du groupe.
Et le double album live On Your Feet Or On Your Knees qui la clôt et sert de transition à la suivante peut déjà être ressenti comme une sorte de renoncement, tant sa production semble lisse, insipide, quasi proprette, privilégiant une virtuosité et une accélération des tempo plutôt étrangères à l’esthétique du groupe, oubliant totalement de restituer l’énormité du son qui était pourtant plus encore sienne sur scène (où le Cult atteignait une dimension apocalyptique et où il arrivait que cinq guitares sauvages et plombées laminent de concert les tympans d’un auditoire définitivement terrassé).
Pour preuve tout particulièrement le noir bootleg de démonstration, Live 72 In New-York rééllement édité beaucoup plus tard mais qu’on arrivait à l’époque à se procurer et qui donnait un incontournable et sidérant contrepoint à cette production officielle finalement, et contrairement aux apparences, plus que dévitalisée.Alors, on n’est plus, rétrospectivement, trop étonné du virage qui suivit vers le rock plus lyrique, moins torrentiel, (malgré 2 titres particulièrement décoiffants) de Agents Of Fortune, aux influences west-coast certaines et à la production plus sophistiquée.
Virage qui leur permettra, certes d’atteindre enfin une reconnaissance internationale (leur superbe et obsédant « Don’t Fear The Reaper », utilisé par John Carpenter au début de Halloween en 78), de produire par la suite quelques excellents albums ( Cultösaurus Erectus et Fire Of Unknown Origin tout particulièrement où les thèmes de l’heroic-fantasy et de la science-fiction et des ambiances pernicieusement mélodramatiques s’imposent de plus en plus), de presque renouer avec le glorieux passé (Imaginos), mais aussi de sortir des albums médiocres (Mirrors ou autre Club Ninja) ; en tous cas plus jamais de recréer le grand frisson nihiliste et visionnaire de leurs foudroyants débuts.
Mais on peut tout pardonner à un groupe qui a tant apporté et dont il ne faut tout de même pas sous-estimer les nombreux trésors de cette troisième période aux derniers enregistrements faisant, d’ailleurs, (car le groupe existe toujours autour du trio de base Dharma, Lanier, Bloom) preuve d’un très, très net regain de forme.

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(Don't Fear) The Reaper

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