Les cookies assurent le bon fonctionnement de nos services. En utilisant ces derniers, vous acceptez l'utilisation des cookies. En savoir plus

close

Important Information


A compter du 1er janvier 2020, Radionomy migrera vers la plateforme Shoutcast. Cette évolution s’inscrit dans la volonté du groupe de proposer à tous les producteurs de radios digitales de nouveaux outils professionnels pour mieux répondre à leur attente.

Shoutcast est depuis longtemps le leader mondial de la radio numérique. Il fournit des statistiques détaillées, et aide ses utilisateurs à développer leur audience. Plus d’un millier de partenaires relaient les stations de Shoutcast sur leurs applications et appareils connectés.

Découvrez la solution Shoutcast.

Maurice Ravel

Maurice Ravel, de son nom de baptême Joseph Maurice Ravel, est un compositeur français né à Ciboure le 7 mars 1875 et mort à Paris le 28 décembre 1937.Avec son aîné Claude Debussy, Ravel fut la figure la plus influente de la musique française de son époque et le principal représentant du courant dit impressionniste au début du XX siècle.
Son œuvre, modeste en nombre d'opus (quatre-vingt-six œuvres originales, vingt-cinq œuvres orchestrées ou transcrites), est le fruit d'un héritage complexe s'étendant de Couperin et Rameau jusqu'aux couleurs et rythmes du jazz et d'influences multiples dont celle, récurrente, de l'Espagne.Caractérisée par une grande diversité de genres, la production musicale de Ravel respecte dans son ensemble la tradition classique et s'étale sur une période créatrice de plus de quarante années qui la rendent contemporaine de celles de Fauré, Debussy et Poulenc, mais aussi de Stravinski, Prokofiev, Bartók ou Gershwin.
La grande majorité de ses œuvres a intégré le répertoire de concert.
Parmi celles-ci le ballet symphonique Daphnis et Chloé (1909-12), le Boléro (1928), les deux concertos pour piano et orchestre pour la main gauche (1929-31) et en sol majeur (1930-31) et l’orchestration des Tableaux d'une exposition de Moussorgski (1922) sont celles qui ont le plus contribué à sa renommée internationale.
Reconnu comme un maître de l’orchestration et un artisan perfectionniste, cet homme à la personnalité complexe ne s'est jamais départi d'une sensibilité et d'une expressivité qui, selon Le Robert, lui firent évoquer dans son œuvre à la fois « les jeux les plus subtils de l’intelligence » et « les épanchements les plus secrets du cœur ».1875–1900 : l’apprentissageUne enfance heureuseMaurice Ravel est né le 7 mars 1875 quai de la Nivelle à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Son père, Joseph Ravel (1832–1908), d'ascendance suisse et savoyarde, était un ingénieur renommé qui travailla notamment pour la construction de lignes de chemin de fer, l'industrie automobile et étendit les recherches d'Étienne Lenoir sur les moteurs à explosion.
Sa mère, Marie Delouart-Ravel (1840–1917), était basque, descendante d’une vieille famille espagnole (Deluarte).
Il eut un frère, Édouard Ravel (1878–1960) avec lequel il eut toute sa vie de forts liens affectifs.
En juin 1875, la famille Ravel se fixa définitivement à Paris.
La légende qui veut que l’influence de l’Espagne sur l’imaginaire musical de Maurice Ravel soit liée à ses origines basques est donc exagérée, d’autant que le musicien ne retourna pas au Pays basque avant l’âge de vingt-cinq ans.
En revanche, il revint régulièrement par la suite séjourner à Saint-Jean-de-Luz et dans ses environs pour y passer des vacances ou pour travailler.
L’enfance de Ravel fut heureuse.
Ses parents, attentionnés et cultivés, familiers des milieux artistiques, surent très tôt éveiller son don musical et encourager ses premiers pas.
Le petit Maurice commença l’étude du piano à l’âge de six ans sous la férule d’Henry Ghys et reçut ses premiers cours de composition de Charles René (harmonie et contrepoint).
Le climat artistique et musical prodigieusement fécond de Paris à la fin du XIX siècle ne pouvait que convenir à l’épanouissement de l'enfant Ravel qui cependant, au désespoir de ses parents et de ses professeurs, reconnut plus tard avoir joint à ses nombreuses dispositions « la plus extrême paresse. »« Tout enfant, j’étais sensible à la musique — à toute espèce de musique.
Mon père, beaucoup plus instruit dans cet art que ne le sont la plupart des amateurs, sut développer mes goûts et de bonne heure stimuler mon zèle. »— Maurice Ravel, Esquisse autobiographique (1928)Un avenir prometteurEntré au Conservatoire de Paris en 1889, Ravel fut l'élève de Charles de Bériot et se lia d'amitié avec le pianiste espagnol Ricardo Viñes, qui devint l’interprète attitré de ses meilleures œuvres et avec qui il rejoignit plus tard la Société des Apaches.
Enthousiasmé par la musique de Chabrier et de Satie, admirateur de Mozart, Saint-Saëns, Debussy et du groupe des Cinq, influencé par la lecture de Baudelaire, Poe, Condillac, Villiers de L'Isle-Adam et surtout de Mallarmé, Ravel manifesta précocement un caractère affirmé et un esprit musical très indépendant.
Ses premières compositions en témoignèrent : elles étaient déjà empreintes d'une personnalité et d’une maîtrise telles que son style ne devait guère connaître d’évolution par la suite : Ballade de la reine morte d'aimer (1894), Sérénade grotesque (1894), Menuet antique (1895) et les deux Sites auriculaires pour deux pianos (Habanera, 1895 et Entre cloches, 1897).1897 vit entrer Ravel dans la classe de contrepoint d'André Gedalge, et Gabriel Fauré devenir son professeur de composition ; deux maîtres dont il reçut l'enseignement avec comme condisciple Georges Enesco.
Fauré jugea le compositeur avec bienveillance, saluant « un très bon élève, laborieux et ponctuel » et une « nature musicale très éprise de nouveauté, avec une sincérité désarmante ».
Les deux artistes devaient se vouer leur vie durant une grande estime réciproque.
À la fin de ses études, Ravel composa une ouverture symphonique pour un projet d'opéra baptisé Shéhérazade (ouverture créée en mai 1899 sous les sifflets du public, à ne pas confondre avec les trois poèmes de Shéhérazade pour voix de femme et orchestre datés de 1903), et la célèbre Pavane pour une infante défunte qui reste son œuvre pour piano la plus jouée par les mélomanes amateurs, même si son auteur ne l'estimait pas beaucoup.À la veille du XX siècle, le jeune Ravel était déjà un compositeur reconnu, et ses œuvres discutées.
Pourtant, son accession à la célébrité n’allait pas être chose aisée.
L’audace de ses compositions et son admiration proclamée pour les « affranchis » Emmanuel Chabrier et Erik Satie allaient lui valoir bien des inimitiés parmi le cercle des traditionalistes.1900–1918 : la grande périodePrix de Rome : « l'affaire Ravel »Les cinq échecs du compositeur au Prix de Rome (1900, 1901, 1902, 1903, 1905) se dessinèrent ainsi sur fond de querelle entre académiques et tenants du modernisme.
Éliminé aux épreuves préparatoires en 1900, Ravel n'obtint qu'un Deuxième Second Grand prix en 1901 (derrière André Caplet et Gabriel Dupont) pour sa cantate Myrrha inspirée du Sardanapale de Lord Byron, malgré les éloges de Saint-Saëns auquel le compositeur paraissait « appelé à un sérieux avenir ».
Ce fut la seule récompense obtenue par Ravel, qui échoua de nouveau en 1902 (cantate Alcyone d'après Les Métamorphoses d'Ovide) et 1903 (cantate Alyssa sur un texte de Marguerite Coiffier) avant d'être exclu en plein concours en 1905 pour avoir dépassé de quelques semaines la limite d’âge.
Cette dernière affaire, appuyée par la presse, provoqua un scandale qui suscita, par-delà le monde musical, un courant de sympathie pour le compositeur.
Théodore Dubois démissionna de la direction du Conservatoire de Paris et fut remplacé par Fauré en juin 1905.
Au-delà du tapage médiatique, ce qu'on appela « l’affaire Ravel » contribua à faire connaître le nom du musicien.« Ravel n’est pas seulement un élève qui donne des promesses; il est dès à présent un des jeunes maîtres les plus en vue de notre école [...\] et je ne conçois pas que l'on s'obstine à garder une école de Rome, si c'est pour en fermer les portes aux rares artistes qui ont en eux quelque originalité, à un homme comme Ravel qui s'est désigné aux concerts de la Société nationale par des œuvres bien autrement importantes que toutes celles qu'on peut exiger à un examen. »— Romain Rolland, mai 1905Premiers chefs-d’œuvreSes déboires au Prix de Rome n'avaient pas empêché Ravel, dès 1901, d'affirmer pour de bon sa personnalité musicale avec les Jeux d’eau pour piano, pièce d'inspiration lisztienne qui, la première, lui valut l'étiquette de musicien impressionniste.
Par un raccourci convenu, Ravel était considéré à cette époque comme « debussyste », mais l'adjectif « ravélien » peut s'appliquer aussi bien à certaines œuvres de Debussy.
Les critiques musicaux aidant (en particulier Pierre Lalo du Temps, l'un des plus farouches adversaires de la musique de Ravel), cette influence mutuelle fut assez vite vécue comme une dualité par l'auteur de La Mer ; Debussy et Ravel ne furent pas amis et n'eurent jamais que des relations strictement professionnelles.Dès cette époque s'affirmèrent les traits ravéliens les plus caractéristiques : goût pour les sonorités hispaniques et orientales, pour l’exotisme et le fantastique, perfectionnisme, raffinement mélodique, virtuosité du piano.
À la période particulièrement féconde qui s’étend de 1901 à 1908 appartiennent notamment le Quatuor à cordes en fa majeur (1902), les mélodies de Shéhérazade sur des poèmes de Tristan Klingsor (1904), les Miroirs et la Sonatine pour piano (1905), l'Introduction et allegro pour harpe (1906), les Histoires naturelles d'après Jules Renard (1906), la Rapsodie espagnole (1908), la suite pour piano Ma Mère l'Oye (1908) que Ravel dédia aux enfants de ses amis Ida et Cipa Godebski, puis son grand chef-d’œuvre pianistique, Gaspard de la nuit (1908), inspiré du recueil éponyme d’Aloysius Bertrand.Succès et déceptionsAvril 1909 trouva Ravel à Londres, chez Ralph Vaughan Williams, pour sa première tournée de concerts à l’étranger.
Il put à cette occasion découvrir qu’il était déjà connu et apprécié outre-Manche.
Il fut en 1910 (avec Charles Koechlin et Florent Schmitt notamment) l’un des fondateurs de la Société musicale indépendante (SMI) créée pour promouvoir la musique contemporaine, par opposition à la Société nationale de musique, plus conservatrice, alors présidée par Vincent d’Indy et liée à la Schola Cantorum.
Dirigée à ses débuts par Gabriel Fauré, la S.M.I.
fut très active jusqu'au milieu des années 1930, donna en première audition un grand nombre des œuvres de Ravel et contribua à faire connaître la musique de la jeune école française (Aubert, Caplet, Delage, Huré, Koechlin, Schmitt, etc.) et celle de compositeurs d'avant-garde alors peu diffusés en France (Ravel y invita notamment le jeune Béla Bartók).Au début des années 1910, deux œuvres majeures donnèrent à Ravel des difficultés.
L'Heure espagnole, premier ouvrage lyrique du compositeur, écrit sur un livret de Franc-Nohain, fut achevé en 1907 et créé en 1911.
L'opéra fut mal accueilli par le public et surtout par la critique (le mot pornographie fut lâché).
Ni l’humour savoureux du livret ni les hardiesses orchestrales de Ravel n’ont été compris.
Parallèlement, pour répondre à une commande de Serge de Diaghilev dont les Ballets russes triomphaient à Paris, Ravel composa à partir de 1909 le ballet Daphnis et Chloé.
Cette symphonie chorégraphique, qui utilise des chœurs sans paroles, est une vision de la Grèce antique que Ravel voulait proche de celle que les peintres français du XVIII siècle avaient donnée.
L’argument de l’œuvre fut corédigé par Michel Fokine et Ravel lui-même.
Il s’agit de l’œuvre la plus longue du compositeur (soixante-dix minutes environ), et celle dont la composition fut la plus laborieuse.
Là encore l’accueil fut inégal après la création en juin 1912, deux ans après le triomphe du très novateur Oiseau de feu de Stravinski.
Cette même année cependant, triomphèrent les ballets Ma Mère l'Oye et Adélaïde ou le langage des fleurs, tous deux des orchestrations d'œuvres antérieures.Vers la même époque, en 1911, Ravel participa à la création de la Société Chopin, sur l'initiative de son ami le musicologue Édouard Ganche.1913.
Homme engagé, Ravel fut au nombre des défenseurs de Stravinski lors de la création tumultueuse du Sacre du printemps le 29 mai à Paris.
Cette période qui précédait la guerre, Ravel la décrivit plus tard comme la plus heureuse de sa vie.
Il habitait alors un appartement de la prestigieuse avenue Carnot, près de la place de l’Étoile.La guerreLa guerre surprit Ravel en pleine composition de son Trio en la mineur qui fut finalement créé en 1915.
Dès le début du conflit, le compositeur chercha à s'engager dans l'aviation militaire, mais, déjà exempté de service militaire en raison de sa petite taille (1,61 m), il fut refusé pour être « trop léger de deux kilos ».
Dès lors, l’inaction devint une torture pour Ravel.
À force de démarches, il réussit finalement à se faire engager en mars 1916 comme conducteur d'un camion militaire qu'il avait surnommé Adélaïde et avec lequel il eut un accident près de Verdun.
Depuis le front, tandis que Debussy tombait dans les travers du nationalisme, Ravel fit la démonstration de sa probité artistique en refusant, au risque de voir sa propre musique bannie des concerts, de prendre part à la Ligue nationale pour la défense de la musique française.
Cette organisation, créée en 1916 autour notamment de d'Indy et de Saint-Saëns, entendait faire de la musique un outil de propagande et interdisait, entre autres, la diffusion en France des œuvres allemandes et austro-hongroises.« [...\] Je ne crois pas que « pour la sauvegarde de notre patrimoine artistique national » il faille « interdire d'exécuter publiquement en France des œuvres allemandes et autrichiennes contemporaines non tombées dans le domaine public ».
[...\] Il serait même dangereux pour les compositeurs français d'ignorer systématiquement les productions de leurs confrères étrangers et de former ainsi une sorte de coterie nationale : notre art musical, si riche à l'heure actuelle, ne tarderait pas à dégénérer, à s'enfermer en des formules poncives.
Il m'importe peu que M.
Schönberg, par exemple, soit de nationalité autrichienne.
Il n'en est pas moins un musicien de haute valeur, dont les recherches pleines d'intérêt ont eu une influence heureuse sur certains compositeurs alliés, et jusque chez nous.
Bien plus, je suis ravi que MM.
Bartók, Kodály et leurs disciples soient hongrois et le manifestent dans leurs œuvres avec tant de saveur.
[...\] D'autre part je ne crois pas qu'il soit nécessaire de faire prédominer en France, et de propager à l'étranger toute musique française, quelle qu'en soit la valeur.
Vous voyez, Messieurs, que sur bien des points mon opinion diffère suffisamment de la vôtre pour ne pas me permettre l'honneur de figurer parmi vous. »— Maurice Ravel, 7 juin 1916.Victime selon toute vraisemblance d'une dysenterie puis d'une péritonite à la fin de 1916, Ravel fut opéré avant d'être démobilisé en mars 1917.
La nouvelle du décès de sa mère, survenu en janvier 1917, parvint au compositeur alors qu'il était encore sous les drapeaux.
Elle le plongea dans un tourment sans comparaison avec celui causé par la guerre — il ne devait jamais vraiment s’en remettre.
Il acheva cette année-là six pièces pour piano regroupées sous le titre du Tombeau de Couperin, suite en forme d'hommage aux maîtres du classicisme français qu’il dédia à des amis tombés au front.
Durement touché par ces épreuves accumulées, le musicien resta insensible aux échos de l'armistice et traversa alors une période de silence et de doute que vinrent interrompre en 1919 deux commandes cruciales : l'une de Diaghilev (La Valse), l'autre de Rouché (L'Enfant et les Sortilèges).1918–1928 : le dépouillementL'héritage de DebussyLa guerre, terminée, avait bouleversé la société et remis en cause les canons esthétiques hérités de ce qu'on appellerait bientôt la « Belle Époque » : les années d'après-guerre virent ainsi tout un pan de la musique européenne, de Sergueï Prokofiev (Symphonie classique) à Stravinski (Pulcinella), prendre un virage néoclassique auquel Ravel allait contribuer à sa manière.
Pour les quelque douze années d’activité qui lui restaient, la production du musicien se ralentit considérablement (une œuvre par an en moyenne, en excluant les orchestrations) et son style évolua selon ses propres mots dans le sens d’un « dépouillement poussé à l'extrême » tout en s’ouvrant aux innovations rythmiques et techniques venues de l’étranger, en particulier d’Amérique du Nord.Les années passant, et après la mort de Claude Debussy en 1918, Ravel était désormais considéré comme le plus grand compositeur français vivant.
Sa notoriété croissante, particulièrement à l'étranger, le fit beaucoup réclamer en concert et lui valut plusieurs distinctions.
La façon dont s'accommoda de sa célébrité celui qui se déclara désabusé, en 1928, à propos du public qui l'acclamait, « Ce n'est pas moi qu'ils veulent voir, c'est Maurice Ravel », dérouta plus d'un observateur.
Ce fut d'abord, en 1920, la réaction désinvolte à sa promotion au rang de chevalier de la Légion d'honneur : pour une raison qu'il ne précisa jamais, il ne prit même pas la peine de répondre à cette annonce, ce qui lui valut une radiation au Journal officiel.
Satie, brouillé avec lui depuis 1913, s’en amusa dans une boutade célèbre : « Ravel refuse la Légion d’Honneur, mais toute sa musique l’accepte. »La première œuvre majeure de l’après-guerre fut La Valse, poème symphonique dramatique commandé pour le ballet par Serge de Diaghilev et joué en première audition en avril 1920, en présence de Stravinski et Poulenc.
Ravel y défigurait sciemment la valse viennoise en dépeignant un « tourbillon fantastique et fatal », évocation musicale de l'anéantissement par la guerre de la civilisation européenne qu'incarnaient les valses de Johann Strauss.
Deux ans plus tard, la vaste Sonate pour violon et violoncelle, dédiée à la mémoire de Debussy et créée par Hélène Jourdan-Morhange (1922), matérialisait le « renoncement au charme harmonique » et la « réaction de plus en plus marquée dans le sens de la mélodie » qui allaient caractériser la plupart des œuvres de Ravel au cours des années 1920.Montfort-l’AmauryEn 1921, désireux de se fixer et d'acquérir « une bicoque à trente kilomètres au moins de Paris » , Ravel acheta une maison à Montfort-l’Amaury en Seine-et-Oise, le “Belvédère”, où il devait concevoir la majeure partie de ses dernières œuvres.
Cette époque vit la naissance des sensuelles Chansons madécasses, sur des poèmes d’Évariste de Parny (1923), dans lesquelles le musicien exprimait au passage son anticolonialisme (Aoua), et de la rhapsodie virtuose Tzigane (1924) pour piano luthéal et violon.
Le Belvédère s’imprégna vite de la personnalité de son occupant qui en fit, de son vivant même, un véritable musée (collection de porcelaines asiatiques, jouets mécaniques, horloges).Solitaire et pudique, Ravel eut cependant une riche vie sociale.
Le Belvédère de Montfort-l'Amaury devint rapidement le repaire incontournable du cénacle ravélien (entre autres l’écrivain Léon-Paul Fargue, les compositeurs Maurice Delage, Arthur Honegger, Jacques Ibert, Florent Schmitt, Germaine Tailleferre, les interprètes Marguerite Long, Robert Casadesus, Jacques Février, Madeleine Grey, Hélène Jourdan-Morhange, Vlado Perlemuter, le sculpteur Léon Leyritz, et les deux fidèles élèves de Ravel, Roland-Manuel et Manuel Rosenthal).Ravel observa sa vie durant une extrême discrétion concernant sa vie privée et véhicula au travers de ses portraits et photographies une image de dandy masqué derrière un « cérémonial d'élégance fastidieuse » (André Tubeuf) qui contraste avec les témoignages de ceux qui le fréquentèrent.
Mais les apparences ne pouvaient entièrement cacher la solitude et la tristesse de cet homme, qui trouva une échappatoire dans l’orchestration des Tableaux d’une exposition de Moussorgski (1922), et dans une série de tournées à l’étranger (Pays-Bas, Italie, Angleterre, Espagne).
La question de la sexualité du compositeur a souvent fait l'objet de gloses, sans qu'une réponse précise lui soit apportée.
Ravel ne se maria jamais et aucune relation sentimentale, féminine ou masculine, ne lui est connue.
Une thèse récente s'attache cependant à démontrer que Ravel aurait transcrit en musique le prénom Misia et le nom Godebska (du nom de jeune fille de Misia Sert, amie du compositeur et dédicataire de La Valse, également tante de Mimie et Jean Godebski, les jeunes dédicataires de Ma mère l'Oye), et caché ces transcriptions de manière étonnamment fréquente dans ses œuvres.Lyrisme et bluesRavel avait connu Colette dans les années 1900, quand ils fréquentaient les mêmes salons artistiques autour notamment de Cocteau et Debussy.
C'est en 1925 qu'aboutit le projet commun des deux artistes d'une fantaisie lyrique baptisée L'Enfant et les Sortilèges.
La genèse de cette œuvre avait débuté en 1919, quand Colette s'était vu proposer par Jacques Rouché, alors directeur de l’Opéra de Paris, la collaboration de Ravel pour mettre en musique un poème de sa main, intitulé au départ Divertissement pour ma fille.
Accaparé par d'autres projets, Ravel n'y travailla vraiment qu'à partir de 1924 pour en tirer une œuvre dont les nombreuses scènes, de par leur brièveté et la variété de leurs genres, la rapprochent plus de la comédie musicale et du music-hall que de l'opéra .
La création à Monte-Carlo en mars 1925 fut un succès, mais les représentations parisiennes de cette œuvre atypique donnèrent lieu à un accueil perplexe (le duo des chats notamment fit scandale).
Colette a rapporté avec humour la relation purement professionnelle et distante dans laquelle Ravel la tint au cours de l’élaboration de ce projet.
En 1927, Ravel s'apprêtait à devenir, avec Stravinski, une des personnalités musicales les plus reconnues de son époque.
Il acheva cette année-là sa Sonate pour violon et piano (dont le second mouvement est intitulé Blues) et inaugura la salle Pleyel en dirigeant La Valse.1928–1932 : la consécrationLa tournée américaine1928 fut pour Ravel une année particulièrement faste.
De janvier à avril il effectua une gigantesque tournée de concerts aux États-Unis et au Canada qui lui valut, dans chaque ville visitée, un immense succès.
Il se produisit comme pianiste dans sa Sonatine, accompagna sa Sonate pour violon et certaines de ses mélodies, dirigea l’orchestre, prononça des discours sur la musique dont aucun enregistrement direct ne nous est parvenu.
À New York il fréquenta les clubs de jazz de Harlem et se fascina pour les improvisations du jeune George Gershwin, auteur quatre ans plus tôt d'une retentissante Rhapsody in Blue et dont il appréciait particulièrement la musique.
À celui-ci lui réclamant des leçons, Ravel répondit par la négative, argumentant : « Vous perdriez la grande spontanéité de votre mélodie pour écrire du mauvais Ravel. » Dans cet esprit Ravel exhorta à plusieurs reprises les Américains à cultiver la spécificité de leur musique nationale.« Vous, les Américains, prenez le jazz trop à la légère.
Vous semblez y voir une musique de peu de valeur, vulgaire, éphémère.
Alors qu'à mes yeux, c'est lui qui donnera naissance à la musique nationale des États-Unis. »— Maurice Ravel, avril 1928Le BoléroDe retour en France, Ravel s'attela à ce qui devait devenir son œuvre la plus célèbre et, malgré lui, l'instrument de sa consécration internationale.
Après quelques tergiversations, le « ballet de caractère espagnol » que lui avait commandé son amie Ida Rubinstein en 1927 adopta le rythme d'un boléro andalou.
Composé entre juillet et octobre 1928, le Boléro fut créé à Paris le 22 novembre de la même année devant un parterre quelque peu stupéfié.
Cette œuvre singulière, qui tient le pari de durer plus d’un quart d’heure avec seulement deux thèmes et une ritournelle inlassablement répétés, était considérée par son auteur comme une expérience d’orchestration « dans une direction très spéciale et limitée », et Ravel lui-même fut vite exaspéré par le succès de cette partition qu’il disait « vide de musique ».
À propos d’une dame criant: « Au fou, au fou ! » après avoir entendu l’œuvre, le compositeur aurait confié à son frère : « Celle-là, elle a compris ! »En octobre 1928, Ravel fut fait docteur en musique honoris causa à l’Université d’Oxford.
Dans sa ville natale, il inaugura, en août 1930, le quai qui porte son nom.Derniers chefs-d’œuvreDe 1929 à 1931, Ravel conçut ses deux derniers grands chefs-d’œuvre.
Composés simultanément et créés à quelques jours d’intervalle en janvier 1932, les deux concertos pour piano et orchestre apparaissent comme la synthèse de l’art ravélien, combinant forme classique et style moderne empruntant au jazz.
Mais ces deux œuvres frappent par leur contraste.
Au Concerto pour la main gauche, œuvre grandiose baignée d’une sombre lumière et empreinte de fatalisme qu’il dédia au pianiste manchot Paul Wittgenstein, répondit l’éclatant Concerto en sol dont le mouvement lent constitue l’une des plus intimes méditations musicales du compositeur.
Avec les trois chansons de Don Quichotte à Dulcinée, composées en 1932 sur un poème de Paul Morand, les concertos mirent un point final à la production musicale de Maurice Ravel.Le temps d’une tournée triomphale en 1932 en compagnie de la pianiste Marguerite Long, qui diffusa le Concerto en sol dans toute l’Europe, Ravel prit une dernière fois la mesure de sa renommée.
De retour en France, après avoir supervisé un enregistrement de ce même concerto, il n’avait plus que des projets : notamment un ballet-oratorio, Morgiane, inspiré des Mille et Une Nuits, et un grand opéra, Jeanne d’Arc, d’après le roman éponyme de Joseph Delteil.1933–1937 : les dernières annéesÀ partir de l’été 1933, Ravel commença à présenter les signes d’une maladie neurologique qui allait le condamner au silence pour les quatre dernières années de sa vie.
Troubles de l’écriture, de la motricité et du langage en furent les principales manifestations, tandis que son intelligence était parfaitement préservée et qu’il continuait de penser sa musique, sans plus pouvoir bientôt écrire ni jouer.
L’opéra Jeanne d’Arc, auquel le compositeur attachait tant d’importance, ne devait jamais voir le jour.
On pense qu’un traumatisme crânien consécutif à un accident de taxi dont il fut victime le 8 octobre 1932 précipita les choses, mais Ravel, qui souffrait depuis longtemps d'insomnies récurrentes, semblait conscient du trouble depuis le milieu des années 1920 (la thèse d’une démence de Pick est discutée).
Le public resta longtemps dans l’ignorance de la maladie.
Chacune des rares apparitions publiques de Ravel lui valait un triomphe, ce qui rendit d’autant plus douloureuse son inaction.En 1935, sur proposition d’Ida Rubinstein, Ravel entreprit un ultime voyage en Espagne et au Maroc où il joue du piano non sans difficulté lui apporta un réconfort salutaire, mais vain.
Le musicien se retira définitivement à Montfort-l’Amaury.
Il faisait seul de longues promenades en forêt de Rambouillet, et malgré une affectivité, un jugement et une intelligence intactes il avait de grandes difficultés à parler, s'habiller, se servir correctement des objets de la vie quotidienne.
Jusqu’à sa mort, il put compter sur la fidélité et le soutien de ses amis et de sa fidèle gouvernante, Madame Révelot.
Le mal continua de progresser.
Le 19 décembre 1937, malgré les réticences du musicien, le professeur Clovis Vincent tenta à Paris une intervention chirurgicale sur son cerveau dans l'hypothèse d'une atteinte tumorale.
Ravel se réveilla un court moment après l’intervention, puis plongea définitivement dans le coma.
Il mourut le 28 décembre 1937, à l’âge de 62 ans.
Sa mort provoqua dans le monde une grande émotion, que la presse relaya dans un hommage unanime.
Le discours officiel de la République française fut prononcé à son enterrement par Jean Zay, alors ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts.
Le compositeur repose au cimetière de Levallois-Perret près de ses parents et de son frère.Avec Ravel disparaissait le dernier représentant d’une lignée de musiciens qui avaient su renouveler l’écriture musicale, sans jamais renoncer aux principes hérités du classicisme.
Et par là même, le dernier compositeur dont l’œuvre dans sa totalité, toujours novatrice et jamais rétrograde, soit « entièrement accessible à une oreille profane ».« Je n’ai jamais éprouvé le besoin de formuler, soit pour autrui soit pour moi-même, les principes de mon esthétique.
Si j’étais tenu de le faire, je demanderais la permission de reprendre à mon compte les simples déclarations que Mozart a faites à ce sujet.
Il se bornait à dire que la musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre, pourvu qu’elle charme et reste enfin et toujours la musique. »— M.
Ravel, Esquisse autobiographique, 1928Les influencesNé à une époque particulièrement propice à l’éclosion des arts, Ravel bénéficia d’influences très diverses.
Mais comme le souligne Vladimir Jankélévitch dans sa biographie, « aucune influence ne peut se flatter de l’avoir conquis tout entier […\].
Ravel demeure jalousement insaisissable derrière tous ces masques que lui prêtent les snobismes du siècle. »Aussi la musique de Ravel apparaît-elle d’emblée, comme celle de Debussy, profondément originale, voire inclassable selon l’esthétique traditionnelle.
Ni absolument moderniste ni simplement impressionniste (comme Debussy, Ravel refusait catégoriquement ce qualificatif qu'il estimait réservé à la peinture), elle s’inscrit bien davantage dans la lignée du classicisme français initié au XVIII siècle par Couperin et Rameau et dont elle fut l’ultime prolongement.
Ravel par exemple (à l’inverse de son contemporain Stravinski) ne devait jamais renoncer à la musique tonale et n'usa qu'avec parcimonie de la dissonance, ce qui ne l’empêcha pas par ses recherches de trouver de nouvelles solutions aux problèmes posés par l’harmonie et l’orchestration, et de donner à l’écriture pianistique de nouvelles directions.De Chabrier au jazzDe Fauré et Chabrier (Sérénade grotesque, Pavane pour une infante défunte, Menuet antique) à la Musique noire américaine (L’Enfant et les sortilèges, Sonate pour violon, Concerto en sol) en passant par l’école russe (À la manière de… Borodine, orchestration des Tableaux d’une exposition), Satie, Debussy (Jeux d’eau, Quatuor à cordes), Couperin et Rameau (Le Tombeau de Couperin), Chopin et Liszt (Gaspard de la nuit, Concerto pour la main gauche), Schubert (Valses nobles et sentimentales), Schönberg (Trois poèmes de Mallarmé), et enfin Saint-Saëns et Mozart (Concerto en sol), Ravel a su faire la synthèse de courants extrêmement variés et imposer son style dès ses premières œuvres.
Ce style ne devait d’ailleurs que très peu évoluer au cours de sa carrière, sinon comme il le disait lui-même dans le sens d’un « dépouillement poussé à l’extrême » (Sonate pour violon et violoncelle, Chansons madécasses).L’éclectiqueÉclectique par excellence tout en s'inscrivant dans une esthétique indiscutablement française, Ravel sut tirer profit de son intérêt pour les musiques de toutes origines.
L’influence notoire jouée sur son imaginaire musical par le Pays basque (Trio en la mineur) et surtout l’Espagne (Habanera, Pavane pour une infante défunte, Rapsodie espagnole, Boléro, Don Quichotte à Dulcinée) participe beaucoup à sa popularité internationale, mais conforte aussi l’image d’un musicien toujours épris de rythme et de musiques folkloriques.
L’Orient (Shéhérazade, Introduction et Allegro, Ma mère l’Oye), la Grèce (Daphnis et Chloé, Chansons populaires grecques) et les sonorités Tziganes (Tzigane) l’inspirèrent également.La musique noire américaine, que lui fit mieux découvrir Gershwin au cours de la tournée américaine de 1928, fascina Ravel.
Il en introduisit de nombreuses touches dans les chefs-d’œuvre de sa dernière période créatrice (ragtime dans l'Enfant et les sortilèges, blues dans le second mouvement de la Sonate pour violon, jazz dans le Concerto en sol et le Concerto pour la main gauche).Enfin, il est nécessaire de souligner la fascination qu’exerça le monde de l’enfance sur Ravel.
Que ce soit dans sa propre vie (attachement absolu, quasi infantile, à sa mère, collection de jouets mécaniques…) ou dans son œuvre (de Ma mère l’Oye à l'Enfant et les sortilèges), Ravel exprima régulièrement une extrême sensibilité et un goût prononcé pour le fantastique et le domaine du rêve.L’orfèvre du son« Je me refuse simplement, mais absolument à confondre la conscience de l’artiste, qui est une chose, avec sa sincérité, qui en est une autre [...\].
Cette conscience exige que nous développions en nous le bon ouvrier.
Mon objectif est donc la perfection technique.
Je puis y tendre sans cesse, puisque je suis assuré de ne jamais l’atteindre.
L’important est d’en approcher toujours davantage.
L’art, sans doute, a d’autres effets, mais l’artiste, à mon gré, ne doit pas avoir d’autre but. » (Ravel, Esquisse autobiographique, 1928).La recherche de la perfection formelle fit autant pour le succès de Maurice Ravel auprès du public que pour sa défaveur auprès de certains critiques.
Tandis que Stravinski raillait sa méticulosité en le qualifiant d’ « horloger suisse », certains ne virent dans sa musique que sécheresse, froideur ou artifice.
Ravel, qui ne reniait rien de son amour pour les artifices et les mécanismes, mais cherchait toujours, en citant Edgar Allan Poe, « le point à égale distance de la sensibilité et de l’intelligence », répliqua avec une formule lapidaire : « Mais est-ce qu’il ne vient jamais à l’esprit de ces gens-là que je peux être artificiel par nature ? »Composer semble n’avoir jamais été chose facile pour Ravel.
Son refus de céder à cette « haïssable sincérité de l’artiste, mère de tant d'œuvres bavardes et imparfaites » lui donna le goût de la contrainte auto-imposée, et plus encore de la difficulté vaincue.
C’est en partie ce qui explique la faible abondance de ses œuvres (et notamment d'œuvres « de second plan »), dans une période créatrice pourtant longue de près de quarante ans, et l'état d'inachèvement dans lequel il laissa plusieurs projets, notamment Shéhérazade (opéra, 1898), La Cloche engloutie d'après Gerhart Hauptmann (opéra, 1906), et Zazpiak Bat (concerto, 1914).
Par ailleurs, Ravel ne nous a laissé presque aucune esquisse.
Pleinement conscient de son caractère, le compositeur pouvait confier à Manuel Rosenthal : « Oui, mon génie, c’est vrai, j’en ai.
Mais qu’est-ce que c’est ? Eh bien, si tout le monde savait travailler comme je sais travailler, tout le monde ferait des œuvres aussi géniales que les miennes. »Quoi qu’il en soit, de l’ouverture de L'Heure espagnole aux onomatopées de L'Enfant et les Sortilèges, de la pédale obstinée de si bémol du Gibet dans Gaspard de la nuit à la rigidité rythmique du Boléro, cet entêtement dans la quête de la perfection et ce goût de la gageure sont un des traits ravéliens les plus caractéristiques.L’orchestrateurRavel fut selon Marcel Marnat « le plus grand orchestrateur français » et de l’avis de nombreux mélomanes l’un des meilleurs orchestrateurs de l’histoire de la musique occidentale.
Son œuvre la plus célèbre, le Boléro, doit sa tenue à la seule variation des timbres et à un immense crescendo de l’orchestre.Passé maître dans le maniement des timbres (quoique n’étant pas lui-même adepte de nombreux instruments), sachant trouver l’équilibre harmonieux le plus subtil, Ravel sut transcender de nombreuses œuvres originales (le plus souvent écrites pour le piano) et leur donner une dimension nouvelle, que ces pages fussent de lui (Ma mère l’Oye, 1912, Valses nobles et sentimentales, 1912, Alborada del gracioso, 1918, Le Tombeau de Couperin, 1919…) ou de ses éminents confrères : Moussorgski (Khovantchina, 1913), Schumann (Carnaval, 1914), Chabrier (Menuet pompeux, 1918), Debussy (Sarabande et Danse, 1923) ou encore Chopin (Étude, Nocturne et Valse, 1923).Mais ce fut l’orchestration des célèbres Tableaux d’une exposition de Moussorgski, commande de Serge Koussevitzky achevée en 1922 à Lyons-la-Forêt chez son ami Roland-Manuel, qui assit définitivement la réputation internationale de Ravel en la matière.
Sa version reste la référence et éclipse celle des autres compositeurs qui s’y sont essayés, même si certains regrettent que ce travail ait diminué la simplicité et la naïveté de la page originale.
Les Tableaux orchestrés par Ravel font partie, avec le Boléro, des œuvres françaises les plus représentées à l’étranger.L’interprèteFaute d'un entraînement assidu, Ravel fut bon pianiste sans être un virtuose (certaines de ses propres œuvres, notamment le Concerto en sol qu’il rêvait de présenter lui-même, lui restèrent inaccessibles).
Il fut propriétaire de plusieurs pianos, le dernier étant encore exposé à Montfort-l'Amaury.
Au piano le compositeur assura la création, entre autres, de ses Histoires naturelles (1907), des Mélodies hébraïques (1914), de La Valse (1920), de la Berceuse sur le nom de Fauré (1922) et, avec Georges Enesco, de la Sonate pour violon et piano (1927).
Au cours de sa tournée américaine en 1928, il joua sa Sonatine, accompagna sa Sonate pour violon et certaines de ses mélodies.En tant que chef d’orchestre, Ravel créa l'ouverture de Shéhérazade (1899) et la version de concert du Boléro (1930).
À la baguette il n’égala jamais, même de loin, ses qualités d’orchestrateur.
Le seul enregistrement qu’il a laissé (un Boléro daté de 1930) et les témoignages de l’époque confirment que Ravel n’était pas un virtuose au pupitre.
Il dirigea pourtant avec un immense succès son Concerto en sol au cours de sa dernière tournée, en 1932.

cc-by-sa

Morceaux populaires

Pièce En Forme De Habanera For Harp Solo

5

Pavane pour une infante défunte

3