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A Tribe Called Quest

En 1988, quand se forme A Tribe Called Quest, le hip-hop des pionniers a vécu, et semé des graines qui vont croître dans l’esprit d’un conglomérat de jeunes gens qui ont une solide culture musicale, le plus souvent héritée de leur environnement familial, et qui part du jazz, visite la soul, le funk, sans négliger la pop, le rock et les musiques du monde non-occidental.Ces jeunes gens vont former les groupes De La Soul, Jungle Brothers et, pour ceux qui nous concernent, A Tribe Called Quest, un patronyme compliqué qui ne les empêchera pas de s’imposer.
Q-Tip (Kamal Fareed, né Jonathan Davis en 1970, dans le Queens), Phife Dawg (né Malik Taylor, lui aussi en 1970 dans le Queens) et Ali Shaheed Muhammad (1970, à Brooklyn) sont des camarades de classe.Les deux premiers, du même quartier du Queens (St Albans), ont même grandi ensemble.
Ils seront les rappeurs.
Ali montre des dispositions certaines pour le deejaying, il remplit donc ce rôle, d’abord avec Q-Tip, puis Phife, qui malgré sa taille très modeste ambitionne de devenir basketteur professionnel, les rejoints au sein de Crush Connection.
Un quatrième membre s’additionne au trio, Jarobi, qui quittera le groupe juste au moment où sort le premier album.
Les futurs ATCQ sont au même collège que Jungle Brothers, avec lesquels ils se lient, et qui leur présentent les De La Soul.
Q-Tip participe au premier album de Jungle Bros, Straight Out the Jungle, en 1988, et tout le crew prend part au remix de la chanson «Buddy», sur le premier De la Soul, en 1989.Ce sont les Jungle Brothers qui trouvent le nom A Tribe Called Quest, et le groupe, mené par Q-Tip dont la signature vocale, voilée et rythmique, est unique, a tôt fait de se voir courtisé par les directeurs artistiques.
Ils sont d’abord approchés par Geffen, qui ne donne pas suite à des maquettes qui pourtant donneront l’ossature d’un premier album idéal, et c’est Jive qui signe le groupe, alors managé par DJ Red Alert, pionnier des DJ’s hip-hop à New York (radio et clubs).Après un premier single, «Description of a Fool», l’album People’s Instinctive Travels and the Paths of Rhythm sort en 1990, et établit d’entrée la réputation du désormais trio.
Malgré son titre à rallonge, il est encensé par la critique (oblitéré du prestigieux « 5 micros » dans le magazine The Source, honneur très rarement accordé).
Avec les tubes «Can I Kick It» et «Bonita Applebum», avec ces samples judicieux, empruntés pour une large part au jazz, le premier ATCQ prendra du temps, mais finira Disque d’or quelques années après sa sortie.Sur cette lancée, ATCQ participe à nouveau à un album de De La Soul, avec «A Roller Skating Jam Named “Saturday”», single tiré de De La Soul is Dead.
C’est la pleine époque de la Native Tongue Family, cet aréopage de rappeurs afrocentristes et joyeux, constitué de Jungle Brothers, ATCQ, De La Soul, Monie Love, Queen Latifah et quelques autres.
En 1991, le single «Check the Rhime» précède de peu la sortie de The Low End Theory, un deuxième album qui va plus loin encore dans le défrichage d’une culture.
Les deux MC’s jouent au ping-pong vocal, sur des morceaux qui évoquent le viol («The Infamous Date Rape»), la surconsommation («Skypager») ou leur rapport au jazz («Jazz (We’ve Got)»).La couleur musicale emprunte toujours beaucoup à ce style établi, mais avec plus de maturité, d’ailleurs la contrebasse de Ron Carter, légende de l’instrument, leur apporte une assise groove incomparable.
Pour la deuxième fois consécutive, ils remportent les « 5 micros » du magazine The Source, l’équivalent d’un prix Goncourt du rap.
Et grâce au succès de «Scenario» (où ils sont renforcés de Busta Rhymes), qui grimpe haut dans les charts, The Low End Theory s’écoule à plus de deux millions d’unités, ce qui semblait impensable pour du «rap alternatif», ou supposé tel.Cette visibilité permet à Q-Tip de jouer un petit rôle dans le film Poetic Justice, de John Singleton, qui met en vedette Tupac Shakur et Janet Jackson (avec qui Q-Tip collaborera plus tard, sur l’album Velvet Rope de la cadette de la famille Jackson).
Au cours de l’exploitation de l’album, les ultra pacifiques et positifs ATCQ devront néanmoins se frotter au sport récurent du hip hop: l’embrouille avec des confrères, en l’occurrence le groupe Wreckx ‘N Effect, qui ayant mal compris une rime de l’album, ira un jour faire le coup de poing avec le trio!Devenu une valeur sûre du rap de ce début des années 1990, ATCQ revient en 1993 avec l’album Midnight Marauders, forcément très attendu après le succès de son prédécesseur.
«Award Tour», le single phare, enregistré avec la complicité de Trugoy de De La Soul, sera leur plus gros triomphe en single, entrant même dans le Top 10.
La pochette de l’album, reprenant le personnage au corps peint de traînées rouge et vert qui figurait sur The Low End Theory, est une sorte d’évocation de celle du Sergeant Pepper des Beatles: là, il faut reconnaître 71 personnalités du rap, dont les portraits entourent la silhouette centrale.Midnight Marauders, encore une fois portée aux nues par la critique, entièrement produit par le groupe à l’exception d’un titre avec Large Professor et d’un autre par Skeff Anselm, sera lui aussi certifié multi-platine, avec plus de trois millions de ventes.Désormais dans un confort économique qu’ils n’avaient pas osé espérer, le trio de donne ensuite un peu d’air.
Q-Tip produit des titres pour Nas, Cypress Hill et Mobb Deep, et termine sa conversion à l’Islam.
Il perd aussi sa conséquente collection de vinyles dans un incendie de sa maison.
Phyfe s’installe à Atlanta, et participe à un album de TLC.
Ali produit pour Shaquille O’Neal, D’Angelo et Gil Scott-Heron.
C’est aussi durant ce hiatus que Q-Tip rencontre un jeune producteur de Detroit, Jay Dee (J Dilla, décédé brutalement en 2006, à 32 ans).L’alchimie entre eux est telle qu’ils vont monter l’unité de production The Ummah (fraternité, en arabe), centrée autour de Jay Dee, Ali Muhamad et Q-Tip, avec des membres occasionnels comme Raphael Saadiq et D’Angelo, qui vont dorénavant signer la production des albums d’ATCQ, mais aussi des chansons pour Janet Jackson, Busta Rhymes, Whitney Houston etc.Le temps de mettre sur le marché une compilation de raretés et faces B, Revised Quest For A Seasoned Traveller, et l’entité propose un quatrième album, Beats, Rhymes And Life.
Cette fois, The Ummah et sa force créative collective délivre des beats plus rentre-dedans, mais Jay Dee étant un fervent admirateur de ses désormais associés, il aide à prolonger leur univers original.
L’album se classe n°1 lors de sa sortie, et remporte plusieurs nominations aux Grammy Awards.
Et s’il se vend un peu moins que son prédécesseur, il est certifié platine.À l’heure où les deux côtes, Est et Ouest, s’affrontent à travers Biggie (The Notorious B.I.G.) et 2Pac, ATCQ envoie des messages de raison à travers «Get a Hold» et «Keep It Moving».
A la suite de ce nouveau coup d’éclat, ils participent à la B.O.
de The Men In Black, puis retrouvent leurs anciens associés de la Native Tongue (en déshérence), De La Soul et Jungle Brothers sur une chanson de l’album de ces derniers.À la surprise générale, ATCQ annonce sa séparation en même temps que sort son cinquième album, The Love Movement, en 1998.
L’album, augmenté d’un deuxième CD de six titres bonus, quelques inédits et des remixes, est un dernier feu.
The Ummah toujours à la barre, la production reste brillante et la tonalité générale est à nouveau optimiste, malgré le split.
Autant Beats, Rhyme And Life était centré sur le trio, autant The Love Movement invite du monde: Busta Rhymes, Redman, Noreaga, Mos Def (un héritier déclaré), et quelques autres moins connus.
«Find A Way» bénéficie d’un refrain imparable, et l’amour, sous toutes ses formes, reste le moteur de l’inspiration de cet ultime album.Ensuite, les aventures solo des membres d’ATCQ seront diverses, Ali connaissant finalement un autre vrai succès populaire avec Lucy Pearl, le «super groupe» qu’il forme avec Raphael Saadiq et Dawn Robinson (En Vogue).
En 2004, 2006 et 2008, le trio s’est reformé pour des concerts ponctuels, comme le festival Rock the Bells.
Un hypothétique nouvel album est annoncé, mais le succès critique du nouveau solo de Q-Tip devrait le situer sur un calendrier élastique, car le groupe ne peut se permettre de revenir avec un produit qui ne serait pas à la hauteur de leur passé.
Leur discographie reste une source d’influence récurrente (en France, de MC Solaar aux débuts glorieux jusqu’à Hocus Pocus aujourd’hui) pour tous ceux qui prétendent faire du rap (ou de l’electro) avec classe et goût du risque maîtrisé.

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