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Thelonious Monk

AutodidacteUne réputation qui éclipse sa valeur exceptionnelle à la fois comme pianiste et comme compositeur caractérisée par des mélodies immédiatement reconnaissables autour desquelles s’appuient ses improvisations, un grand art du décalage rythmique et une conception de l’harmonie qui a ouvert la voie au Be-Bop mais dont l’influence se projette sur de nombreuses années (chez Sonny Rollins, John Coltrane, Steve Lacy, Ran Blake, Eric Watson).
Il fut de ceux dont le style et le vocabulaire s’affirme et se singularise très tôt mais qui doivent attendre longtemps, malgré le respect et la reconnaissance de leurs pairs, pour gagner la place qu’ils méritent à la fois dans l’industrie et dans le cœur et les oreilles des auditeurs.
Par une injustice administrative, Thelonious Sphere Monk, est né « Thelious Junior Monk», injustice qui s’ajoute à celle qui vaut à son prénom d’être souvent mal orthographié, « Thelonius».
Il donne ses premiers signes de talents pianistiques vers 6 ans, sur le piano familial, acquis après leur déménagement de Caroline du Nord à New York, sur la 63ème Rue, ou Thelonious Monk résidera quasiment toute sa vie.Il est majoritairement autodidacte, ne prenant que quelques cours à 11 ans avec le professeur de piano de sa sœur Marion, un certain M.
Wolf, et glanant de notions d’arrangement au centre communautaire local.
Son école fut celle de l’église Baptiste de St Cyprien où il accompagnait le chant de sa mère, celle des Rent Parties auxquelles il a participé pendant son adolescence (sorte de concert improvisé et privé organisé pour venir en aide et payer les loyers des familles ne le pouvant plus).
Vers 1934 il joue régulièrement dans un bar local avec un trio, puis part en tournée pour accompagner une « prêcheuse» évangéliste, puis en 1939 intègre le quartet de Keg Purnell.Père du Be Bop ?Au début des années 40, Thelonious Monk devient le pianiste de l’ensemble du Minton’s Playhouse que dirige le batteur Kenny Clarke.
C’est dans ce club situé dans les sous-sols de l’ hôtel Cecil à Harlem, que les explorations musicales de musiciens comme Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Charlie Christian et Thelonious Monk que le be bop est né.
L’influence de Monk est capitale, il a donné à ce style ses harmonies basées sur des substitutions d’accords sur le cycle des quintes et l’usage intensif des notes altérées (quinte augmentée par exemple) ou de la gamme par ton qui devient sa signature.
Dans un article pour Melody Maker, daté du 22 mai 1954, la pianiste Mary Lou Williams raconte les premières heures du Be Bop et attribue la paternité du style à Thelonious Monk, Art Blakey, Kenny Clarke, Charlie Christian et Idrees Sulieman.
Selon elle «Lorsque Monk jouait au Minton’s, il y avait peu de musiciens qui pouvaient le suivre sur les changements d’accords» sauf ceux précédemment cités.De cette période, datent les premières compositions marquantes de Monk : « Round Midnight» (enregistrée en 1941 par Cootie William), «Epistrophy»« (co-signé par Kenny Clarke, enregistré en 1942), « Rhythm-A-Ning» (enregistrée en 1941).
Monk est au Minton’s, mais il joue aussi au Kelly’s Stable en 1942 avec le Kansas’ City Six de Kenny Clarke, au Spotlite avec le Big Band de Dizzy Gillespie, pour les concerts de Jazz at the Philharmonic.
Mais en 1951, il est arrêté pour usage de drogue et sa carte de cabaret, nécessaire pour jouer à New-York lui est retirée.
Il ne la recouvrera qu’en 1957, ce qui lui permettra d’assurer l’engagement de son quartet avec John Coltrane de juillet à décembre de cette année, avec en bouquet final le concert au Carnegie Hall le 29 novembre.En leaderEn 1959 ses compositions sont présentées en Big band, l’expérience sera renouvelée sur des arrangements de Hal Overton en 1964 et d’Oliver Johnson en 1968.
Les années 60 sont les plus intenses en terme de tournées et de concert, la discographie s’en fait d’ailleurs l’écho : de San-Francisco en 1959, en passant par Paris en 1961 ; Stockholm, Montreux, la même année ; Tokyo en 1963… En 1967 George Wein organise une tournée avec un octet composé de son quartet habituel avec Charlie Rouse, augmenté de Phil Woods, Johnny Griffin, Ray Copeland, Jimmy Cleveland.
En 1971-72, la tournée The Giants of Jazz lui permet de retrouver Dizzy Gillespie et Art Blakey, avec aussi Sonny Stitt, Kay Winding, Al McKibbon.
Après des débuts discographiques en studio avec Coleman Hawkins, Thelonious Monk enregistre en leader et avec Milt Jackson pour Blue Note de 1947 à 1952.
Puis il passe à la firme Prestige que dirige Bob Weinstock jusqu’en 1955, lorsque Orrin Keepnews, le fondateur de Riverside rachète le contrat de Prestige.
La carrière discographique de Monk s’achève avec Columbia, qui produira ses disques à partir de 1962, et Black Lion pour deux ultimes séances en solo et trio.Thelonious, le compositeurLes enregistrements pour Blue Note sont très inégaux en qualité mais offrent une grande partie des thèmes les plus connus de Monk : «Misterioso», « Criss-Cross», « Evidence», « Ruby my Dear», « Monk’s Mood» .
Ainsi que les étonnants « Skippy» et « Trinkle Tinkle», et enfin « Carolina Moon » , un des premiers exemples de jazz en trois temps.
Les premières séances en sextet avec Idrees Sulieman, Danny Quebec West, Billy Smith, Art Blakey et Gene Ramey, si elles renferment d’excellent solos, prouvent la difficulté pour les instrumentistes à vent à trouver leurs place dans l’harmonie et l’écriture de Monk, l’exposé de «Thelonious» en est un bon exemple.Les séances de 1948 avec Kenny Dorham, Lou Donaldson, Lucky Thompson, Nelson Boyd et Max Roach peuvent leur être préférées, avec celles présentant Milt Jackson.
Mais l’ensemble de ces faces ont une grande valeur historique et sentimentale, montrant toute la précocité et la singularité de la personnalité de Monk qui fait regretter le peu d’audience que ces séances ont eu à l’époque.
La période Prestige et Riverside est la plus prolifique avec 33 compositions originales enregistrées et des sessions aujourd’hui historiques avec Sonny Rollins (Thelonious Monk with Sonny Rollins, Monk, Brilliant Corners), John Coltrane (Thelonious Monk with John Coltrane, Monk’s Music) et Miles Davis (Bag’s Groove, Miles Davis and the Modern Jazz Giants).
Certaines séances en trio sont remarquables dont cellesqui inaugure les séances Prestige (Thelonious Monk Trio, avec Art Blakey et Gerry Mapp) et celle pour Riverside consacrée à Duke Ellington (Thelonious Monk plays Duke Ellington, avec Kenny Clarke et Oscar Pettiford).
Il faut aussi citer le magnifique disque en solo enregistré à Paris pour Vogue, en 1954 (Solo on Vogue) qui comporte une version de «‘Round Midnight» beaucoup plus personnelle que la version celle pour Blue Note, les séances en sideman pour Sonny Rollins avec une superbe version de « Misterioso » (Sonny Rollins, Volume 2, Blue Note) et l’exceptionnel album avec les Jazz Messengers (Art Blakey’s Jazz Messengers with Thelonious Monk, Atlantic).La consécration mais la réclusionLes années Columbia sont les plus stables, Thelonious Monk jouit alors d’une reconnaissance tardive mais réelle dont la couverture pour le magazine Time (du 28/2/1964) est la preuve la plus flamboyante.
Il y a peu de nouvelles compositions, mais Monk enregistre dans de bonnes conditions avec à ses côtés depuis 1958 et jusqu’en 1970 le saxophoniste ténor Charlie Rouse.
Le format du quartet est privilégié, parmi les membres duquel on retrouve John Ore (basse, 1960-63), Frankie Dunlop (batterie, 1961-63), Butch Warren (basse, 1963-64), Ben Riley (batterie, 1964-68), Larry Gales (basse, 1964-69).Dans les dix dernières années de sa vie, Thelonious Monk vit en reclus à cause d’une santé déclinante et de problèmes mentaux dont l’usage de drogues du passé semble être la cause.
Malgré cela il trouve la force de revenir sur scène par trois fois : lors d’un concert au Carnegie Hall avec l'ensemble du New York Jazz Repertory Company en 1974, en 1975 au festival de Newport et en 1976 pour une dernière apparition au Carnegie Hall.
Monk fait le lien entre l’époque Swing et le jazz moderne ; entre le piano stride de James P.
Johnson et Art Tatum, et l’approche de Misha Mengelberg ou de Randy Weston.Comme la majorité des novateurs il a été reconnu par ses pairs et ignoré par le public pendant de nombreuses années avant que son apport dans la création du Be Bop et dans l’éclosion du jazz moderne ne soit admis, et qu’il obtienne quelques années d’un relatif confort.
Dès ses enregistrements pour Blue Note, Thelonious Monk a présenté une musique singulière, d’une grande cohérence à la fois dans l’harmonie et dans la structure, avec des thèmes et un son propres à sa personnalité, caractérisé par son approche percussive obtenue par une position de doigts parallèle au clavier et la recherche de hauteurs approximatives par l’appui au même moment sur les touches situées à une seconde mineure.Ses mélodies peuvent prendre des détours compliquées mais elle s’imposent et restent naturellement dans les esprits, plus encore, elles sont le chemin privilégié des improvisateurs, ce qui sera une leçon retenue par les musiciens de jazz moderne qui se réclameront de son influence.
De Thelonious Monk on retiendra aussi le sens du jeu dans les décalages des rythmes, des appuis, une utilisation parfois déconcertante de l’espace et du silence.Enfin il reste les thèmes, des plus simples comme « Blue Monk», « Straight no Chaser», « Misterioso», aux plus complexes comme, «Skippy» ou « Four in One», « Work» ou « Trinkle Tinkle», et la beauté nocturne de « ‘Round Midnight» , « Crepuscule with Nellie» ou « Pannonica».Sources :Blake, Ran, Monk, Thelonious (Sphere) , In The New Grove Dictionary of Jazz, London, Macmillan, 1988.Priestley, Brian, Monk, Thelonious Sphere, In The International Dictionary of Black Composers.Giddins, Gary, Thelonious Monk, In Visions of Jazz, The First Century, Oxford University Press, 1998.Williams, Mary Lou, The Mad Monk, in Melody Maker, 22 Mai 1954.

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Morceaux populaires

Straight, No Chaser

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