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Pierpoljak

Le nouvel album de Pierpoljak, c'est la grande lessive où notre homme écarte un rideau et nous apparaît nu mais souriant, vrai, léger de tout reprendre à zéro.
C'est un album crique et frêle esquif, boisé coquillages et crustacés mais loin de la baie des anges et des ventres ronds, le corps des chansons est ici maigre et vigoureux, les perçus incisives, tribales sans invasions barbares, un juste dosage, pirogue indigène.
C'est un album maison, une cabane de Robinson sans Vendredi. Reggae bluesy, folk antillais, pop caraïbe.
Un cajon et une guitare cristalline, accords majeurs et voix limpide.
Chansons qui pourraient s'interpréter nues, une guitare en bandoulière, c'est dire si la voix fait sa locomotive et les wagons ne portent que le nécessaire à vivre.
Wagons d'intimes, couturiers de l'ombre : Sylvain Taillet et son complice le toulousain Georges Baux et les copains des îles, les frères Fanfant -nos Sly et Robbie des Antilles-, les potes de toujours Guillaume Briard et Didier Bolay aux cuivres et aux choeurs et j'en passe…Banjo, cavaquinho, dobro, déroulés d'orgues Hammond, cœurs battants sous cicatrices de plaies refermées.
Parfois l'after beat est là pour rappeler que le reggae afflue toujours mais cette fois il l'étire comme un mastic pour l'épurer.
Apaisé et chaloupé…. Pierpoljak nous parle de lui, nous parle de nous puisqu'il parle d'un homme, le seul auquel on croit, celui qui chute et retente l'ascension du cœur.
Amour perdu et lot de consolation dans le regard du fruit de ses entrailles.
Ses mots sont ceux du marin pas si sûr de retrouver un port(« Petite dépression »).
L'eau est calme mais point de boussole.
Il cherche la réconciliation, destination trois prénoms au moins (« Awa », « Bébé Damia », « Jahid »).
Son triumvirat d'amour.
Il lâche des peurs de solitudes.
Il dit « je vous aime » plus « qu'aimez moi ».Etre père vous fait tourner le regard ailleurs que sur son propre nombril.
Il a des mots de peur d'homme fragile alors il recoud des voiles parties en vrille.
Toujours sous couvert d'un humour aigre doux (« J'me comprends tout seul ») il attend d'improbables mains tendues. Cet album s'ouvre et se referme cool et solaire comme deux soleils éclairant en même temps le bas et le haut d'un globe bleu.
C'est d'abord un lancinant négro spiritual qui élève une église blanche du côté de Port au prince.
Un chaloupé haïtien sur le thème d'Aimé Césaire le chantre de la négritude.
Image d'un Pierpoljak assis sur un rocher au dessus de la turpitude jouant de la flûte.
En vérité c'est Dédé Saint Prix.
Envie d'un tortillage de hanches moelleux et tête qui dodeline.
Et ça ne nous quitte plus…Et on voyage: clin d'œil nyabinghi sur « Petite dépression », riff de guitare folk et réminiscence malienne sur « Nick la menace », ol'time ska sur « Jahid », un je ne sais quoi de Louisiane ou de Cap-Vert mêlés sur « Légendaire sérénade », qu'importe… Solaire vous dis-je, insulaire et métisse, d'aucun diront l'avenir du genre de ceux qui marchent encore debout. Magyd Cherfi

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