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The Undertones

Il faut donc l'écouter, ce si fameux single, un des plus célèbres de l'histoire du rock britannique.
Qu'y entend-on ? Une mélodie simple et répétitive, des guitares brutes, une voix et des paroles adolescentes (« Teenage dreams, so hard to beat / Every time she walks down the street / Another girl in the neighborhood / Wish she was mine, she looks so good »).
Tout le style The Undertones, déjà là, comme si le groupe avait tout mis dans sa première composition.
Le guitariste Damian O'Neill déclarera d'ailleurs : « Nous pensions que Teenage kicks serait le point final de notre carrière ».
Ce single si décisif, The Undertones avait mis pas moins de quatre ans à l'engendrer.
Si le groupe fait partie de la queue de comète du punk britannique, il ne s'est pas formé, comme tant de ses pairs, à l'écoute éblouie d'« Anarchy in the UK » ou autre single du millésime 1976.
Il faut en réalité remonter deux ans plus tôt.
Eté 1974 : quatre ados de Derry, camarades de classe, montent un groupe de rock.
Il y a là les guitaristes-frangins John et Vincent O'Neill, le bassiste Michael Bradley et le batteur Billy Doherty.
Il faudra attendre un an pour que le groupe déniche un chanteur, en la personne de Feargal Sharkey.
Une bonne pioche : son chant fiévreux et habité sera pour beaucoup dans la beauté des disques du groupe.
Dans le même temps, Vincent O'Neill quitte The Undertones pour se consacrer à ses études et est remplacé par son petit frère Damian.
Le groupe se rôde, acquiert une réputation de bonne formation « live » via des reprises (Dylan, The Faces, The Rolling Stones, Chuck Berry, Cream).
Il se fait connaître dans des clubs de Derry puis de Dublin.
Et surtout, il se trouve une identité, un nom, The Undertones, choisi après divers noms d'emprunt (The Hot Rods, Little Feat) car sonnant « comme les Ramones » ; un style, également, ce pop-punk juvénile que les Ramones, justement, pratiquent alors de l'autre côté de l'Atlantique.
Le décor est prêt, il ne manque que le lever de rideau.
Le groupe démarche alors plusieurs maisons de disques londoniennes pour faire éditer un quatre-titres, en vain.
C'est finalement un label nord-irlandais Good Vibrations qui publie « Teenage Kicks » à l'automne 1978.
The Undertones bénéficie du soutien intense de John Peel qui passe plusieurs fois le disque sur les ondes de la BBC avant de lâcher un compliment monumental : « Le meilleur disque jamais sorti ».
Le single est un succès, leur carrière lancée.
« Teenage Kicks » est leur « White Riot » à eux.
La comparaison avec The Clash n'est pas fortuite.
Les deux groupes ne se contenteront pas de faire tournée commune aux Etats-Unis, à la demande de Joe Strummer, The Undertones faisant office de « support band ».
Ils connaîtront également une trajectoire curieusement similaire.
Après avoir livré un premier album brut et fulgurant (The Undertones, admirable collection de singles), les Nord-Irlandais publieront un deuxième opus un poil plus poli et maîtrisé (Hypnotised).
Le meilleur étant alors à venir : deux ans durant, leurs influences s'élargiront, leur inspiration se fera plus riche, donnant naissance à deux classiques somptueux (Positive Touch puis The Sin of Pride).
Les membres du groupe livreront alors la définition la plus noble de l'épithète « punk » : pas seulement un rock binaire mal dégrossi, mais avant tout une ouverture d'esprit, un goût pour les mélanges éclectiques.
Fini le punk adolescent sauce Ramones, place à des mélodies et à des arrangements incroyablement riches, entre soul Stax-Motown et pop orchestrale sixties.
Les membres du groupe déclareront alors : « Nous n'étions pas nihilistes, plus dans l'optique Do It Yourself.
Nous étions punk comme pouvaient l'être les groupes de la compilation Nuggets [compilation de groupes de rock garage-psychédélique américain, réalisée par le guitariste Lenny Kaye en 1972\].» Après quatre disques sans baisse de régime, The Undertones s'épargnèrent au moins la décadence artistique qui ternit la fin de carrière de The Clash.
Si quelque chose stagna, ce ne fut pas leur inspiration mais bien leurs ventes.
Un insuccès commercial mal compris par leur label (John O'Neill : « Ils voulaient que nous soyions toujours la réponse nord-irlandaise aux Ramones ») qui allait mettre fin à la carrière du groupe.
Feargal Sharkey était le premier à partir : « On a fini par se rendre compte qu'on faisait vraiment de la bonne musique et que...
ça ne marchait pas.
Quand on est confronté à un constat d'échec, il n'y a a qu'une solution...
».
Le groupe se sépare donc en bons termes (avant de se reformer, sans Feargal Sharkey, en 1999, pour réaliser un album médiocre), après un dernier concert à Punchestown, près de Dublin.
Non sans avoir failli déclarer forfait après avoir raté l'avion.
Le lendemain, un journal local titrait : « Les Undertones en retard à leur propre enterrement ».
Excellent groupe de punk au moment du reflux du punk, merveilleux groupe de pop-soul quinze ans trop tard, The Undertones avaient de toute façon toujours été en retard sur les modes.
Mais avaient persévéré cinq ans, temps suffisant pour graver quatre classiques.
Damian O'Neill dira un jour : « Heureusement que nous ne nous sommes pas séparés après Teenage Kicks, car nous n'aurions pas sorti Wednesday Week et Love Parade ».

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